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SOIRÉE DE REMISE DU PRIX WEPLER-FONDATION LA POSTE 2013 EN VIDÉO

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Le Prix a été remis à :
MARCEL COHEN pour Sur la scène intérieure, Faits aux éditions Gallimard.

La Mention spéciale du jury revient à :
PHILIPPE RAHMY pour Béton armé aux Éditions de la Table Ronde.

Marcel Cohen, Sur la scène intérieure, Faits. Gallimard
Né en 1937 à Asnières-sur-Seine, Marcel Cohen a fait des études d'art et de journalisme.
Il a voyagé et vécu comme journaliste, en Inde, et notamment dans l'Himalaya et en Assam, au Moyen-Orient, en Amérique latine, en Afrique du nord et aux USA, où il a séjourné comme boursier d'une université et correspondant d'un quotidien parisien. Plusieurs écrits sur l’art pour des revues, des galeries et des musées. En octobre 2010, il publie le troisième et dernier livre des Faits, dont le premier livre est paru en 2002 et le deuxième en 2007. L’œuvre de Marcel Cohen est traduite en anglais, en grec, en norvégien, en danois, en hébreu et en espagnol. Ce bouleversant livre reliquaire contient huit portraits rassemblant ce qui reste de la famille de l'auteur, déportée et assassinée par les nazis en 1943. Illustré par les photos des siens et de quelques objets anodins leur ayant appartenu, (un coquetier, un petit chien cousu, un violon abîmé, une gourmette, une résille…), ce récit emmène le lecteur sur la scène intérieure du très jeune enfant que Marcel Cohen fut à l'époque des faits. Lié à chacun de ces êtres aimés par des souvenirs banals, obsédants ou plus volatils comme leurs odeurs finement ressuscitées, l'écrivain trace au fil des pages dans le secret inépuisable de leur absence. Son œuvre, qui a tenté d'établir « les faits » comme genre littéraire s'inscrit magnifiquement dans la collection de JB.Pontalis, aujourd'hui disparu. Philosophe, poète, écrivain, psychanalyste, éditeur, JB.Pontalis, cet homme « des Lumières » était l'un et l'autre, jamais assignable, insaisissable.

PHILIPPE RAHMY, Béton armé, Éditions de la Table Ronde.
Né à Genève en 1965 de père franco-égyptien et de mère allemande, Philippe Rahmy est atteint de la maladie des os de verre. Égyptologue, licencié en philosophie, il collabore au site www.remue.net. Il a publié deux recueils de poésie aux Éditions Cheyne : Mouvement par la fin, avec une postface de Jacques Dupin (2005), et Demeure le corps (2007).
Lorsque l’Association des écrivains de Shanghai l’invite en résidence, à l’automne 2011, Philippe Rahmy saisit cette chance, synonyme de péril. Fragilisé par la maladie, il se lance dans l’inconnu. Son corps-à-corps intense avec la mégapole chinoise, « couteau en équilibre sur sa pointe », « ville de folle espérance et d’immense résignation » donne naissance à un texte de rires et de larmes, souvent critique, toujours tendre, mêlant souvenirs d’enfance, rêves et fantasmes à la réalité. Bien plus qu’un récit de voyage, Béton armé est un flot d’images et de pensées que seule l’écriture a le pouvoir de contenir et de restituer.
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Depuis seize ans, le souhait le plus ardent du Prix Wepler-Fondation La Poste est de donner une chance de plus aux écrivains sélectionnés pour exister sur la scène littéraire automnale et en encourager deux tout particulièrement en les consacrant à travers un jury renouvelable et en mettant à leur disposition des moyens conséquents pour les soutenir dans leur parcours d'écriture.
Grâce à la Fondation La Poste, le Prix est doté d'une somme de 10 000 euros et d'une somme de 3 000 euros pour la mention spéciale qui récompense l'excès, l'audace, l’érudition et l'inclassable.

Présentation du projet Un livre, une rose 2012 : Une saison en librairie

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Pour voir l'image en plein écran et pouvoir la télécharger, cliquer ici




Les premières images d'Une Saison en librairie

PROGRAMME PARTIEL DES ACTIVITÉS DE LA FÊTE DE LA LIBRAIRIE PAR LES LIBRAIRES INDÉPENDANTS

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Retrouvez la liste complète des libraires participants en cliquant ici  et rendez-vous dans vos librairies le samedi 28 avril prochain!

AQUITAINE

Agen (47) Librairie Martin-Delbert 
La librairie Martin-Delbert a décidé de mettre en avant cette année l’auteur japonais Murakami. Certes déjà porté par l’actualité, son œuvre reste à découvrir pour de nombreux lecteurs et son meilleur livre n’est pas 1984… 

AUVERGNE

Aurillac (24) La petite librairie
La Petite Librairie à Aurillac reçoit samedi 28 avril 2012, Monique Lafarge auteur de l'ouvrage "Cantal, 100 lieux pour les curieux" - guide insolite - Photos de Christian JUGE - Éditions Bonneton - février 2012.

Riom (63) Le cadran solaire 
Lectures par les comédiens amateurs de l’Atelier Théâtral Riomois d’extraits de :
"Le vice de la lecture" d’Édith Wharton
"Du péril de l’ignorance" de Victor Hugo
"Dompter la bicyclette et autres déboires" de Mark Twain
Tous parus aux éditions du Sonneur.

Le Puy en Velay (43) Librairie Le chat perché
Le vendredi 27 avril, nous invitons Véronique Vernette, auteure-illustratrice d'albums pour enfants publiés chez Points de Suspension. Il est prévu à 18H30 un atelier d'illustrations en direction des enfants à partir de 5 ans conduit par l'artiste et suivi d'une séance de dédicaces et d'une collation. Le samedi 28 avril à 17H est prévu une heure du conte destiné aux enfants de 4 à 7 ans par Claudine Van Beneden, comédienne, sur le thème du cirque.

BASSE NORMANDIE

Cherbourg (50) Librairie Ryst
Lecture apéritive à 11H30 autour du livre de Christiane Jallat, "Les régimes commencent toujours un lundi" aux Éditions Beaurepaire. 

Alençon (61) Librairie le Passage
La librairie Le Passage reçoit un invité ce jour-là David Moitet pour son 3eme roman "Piège boréal" Nouveaux Auteurs Christian Gautier

Sees (61) Librairie L’oiseau Lyre
La librairie prend part à la manifestation en collant au plus près de la thématique "une saison en librairie". En effet, il sera proposé à la clientèle, ce jour-là ainsi que ceux qui suivront, une sélection de douze titres contemporains publiés en 2011 ou 2012. 
Ce sera le calendrier littéraire de la librairie (une œuvre par mois de l'année). Les libraires pensent que ce parallèle avec la sélection de livres classiques du fonds peut permettre aux lecteurs d'avoir des lectures complémentaires  et, pour certains, d'accéder plus facilement à un bon roman... Les deux propositions se complèteront bien et se mettront en valeur l'une l’autre, puisque les libraires insisteront sur l'idée de calendrier  pour ancrer la lecture dans le déroulement de l'année.

Mortagne au Perche (61) Librairie Le goût des mots 

La librairie reçoit l'auteur Bénédicte des Mazery pour son roman " L'ombre d'un homme" aux éditions Anne Carrière.


BRETAGNE

Tréguier (22) Librairie Le bel aujourd’hui 
Les libraires offriront des roses pour nos lectrices et lecteurs et aussi une "impro" avec deux comédiens amateurs mais éclairés...

Lannion (22) Librairie  Gwalarn 
Le 28 avril la librairie recevra Christel Diehl pour son premier roman « Enola Game » aux éditions Dialogues.

Hennebont (56) Librairie La ronde des livres
Il est prévu une rencontre et une dédicace avec Laurence Daigneau, auteur du "Trou du diable", "Les Témoins d'Ufuxavariou" et "Mamie Potiron" aux éditions Jets d'encre. Exposition des originaux du conte Mamie Potiron du 15 au 30 avril à la librairie 

Larmor Plage (56) Librairie Louise titi
 La librairie organise une dédicace contée au bord de la mer avec un auteur et conteur breton, qui vient de publier un très bel album aux éditions Frimousse "Ze vais te manger !". En effet, d'abord conteur, Jean-Marc Derouen présente depuis peu un spectacle mettant en scène le loup de l'histoire. Ici, dans le cadre d'un livre, une rose, il suggère d'adapter son spectacle en une rencontre avec les enfants durant laquelle, il mettra en scène les personnages de l'histoire, avec son talent de conteur, dans un cadre, pour le moins atypique pour un loup (en bord de mer).

CENTRE 

Gien (45) Librairie Au fil des mots 
La librairie compte organiser des lectures tout au long de la journée du 28.

Saint Amand-Montron (18) Librairie Sur les chemins du livre
La librairie recevra le 28 avril prochain de 10 h à 12h Barbara Constantine pour son dernier ouvrage "Et puis, Paulette...." paru aux éditions Calmann Lévy.

ÎLE DE FRANCE

Paris (75012) Librairie La terrasse de Gutenberg 
L'après-midi sera construit autour de Nathalie Kuperman, auteur, et de son actualité et son œuvre pour les "adultes" et les enfants. Patrick Goujon(auteur) sera son interlocuteur. Débat passionnant en perspective car il existe beaucoup d'affinités éthiques entre ces deux écrivains.

Paris (75013) Librairie Le chat pitre 
La librairie recevra en dédicace Christopher Paolini pour la sortie du tome 4 "d'Eragon" le samedi 28 avril à partir de 11 heures jusqu'à 14 heures.

Paris (75011) Librairie L’antre monde
La librairie fêtera toute la journée l’anniversaire de la sa 1ère année.
Puis de 15h30 à 19h30 dédicace de Mathieu Guibé avec ses recueils de nouvelles "Germ~IN~es[SENS]ce" et "Quintessence hivernale".

Paris (75018) Librairie des Abbesses 
Philippe Garnier lira des extraits de "Babel nuit" son dernier ouvrage aux éditions Verticales en présence de ses éditeurs pour une discussion littéraire à partir de 16h00.  

Suresnes (92) Librairie Lu et compagnie
La librairie recevra Bruno Migdal pour "Petits bonheurs de l'édition" chez La différence de 11h à 13h.

LIMOUSIN 

Limoges (87) Librairie Pages et Plumes 
Rencontre avec deux auteurs : Nadine PARDOUX  pour « Le manteau prune » à partir de 10h puis Benoît DELLAC  pour «Missi Dominici » T3 à partir de 11h

LORRAINE 

Épinal (88) Librairie Quai des mots 
Le 28 avril, La librairie reçoit le poète Richard Rognet pour le recueil de poésie qu'il sort prochainement chez Gallimard : "Élégies pour le temps de vivre".

Metz (57) Librairie Hisler-Even 
Présence pour rencontres dédicaces de plus de 24  d'auteurs de 10h à 19h au sein de la librairie en association avec l'APAC (association plume à connaitre).
De 10H à 14H30 : 
Isabelle Chalumeau, Patrick Macel, Rachel Lignot, Jean marie Vicaire, Joette Ecuyer, Jean Pierre Ravailler, Simone Dezavelle, Michelle Maire, Serge Radochevitch, Christian Ingret Taillard, Berand Appel.

De 14H30 à 19H :
Maité Petit, Muriel Brino, Monique Archen, Marie Josee Ambard, Christian Krika, Christine Kunerat, Daniel Noel, Viviane Roeth, Alain Berard, Marc Saizonou, Claude Olyveus, Colette Neyertz, Eurydice Reinert.

Saint Dié (88) Librairie Le Neuf
La libraire fête ses 40 ans d’existence programme sur trois jours : Carole Martinez le jeudi 26 avril, un plateau radio en direct avec débats sur le livre et les libraires avec Jack Lang, Carole Martinez, des élus (Jack Lang), des libraires de la région...le vendredi 27 avril et l'après-midi festive le samedi 28 avril avec 12 auteurs (romanciers, illustrateurs BD et jeunesse) en musique et une cuvée spéciale.

PAYS DE LOIRE 

Guérande (44) Librairie L’esprit Large
La fête de la librairie autour des femmes :
A 18h30 Dominique Lemarié, dessinatrice de presse vient parler de son métier : autour de son exposition qui a lieu du 3 avril au 5 mai 2012.
A 19h30 Lecture de Kant et "la petite robe rouge" de Barraca Berca. Editions Cheminante
C'est gratuit sur réservation auprès de la librairie.

Nantes (44) Librairie Durance
Pour la journée du 28 la librairie propose des séances de lecture avec des comédiens autour des textes présents dans le livre offert, intercalées avec des textes contemporains et un jeu consistant à deviner de quand date l’extrait lu. L’idée étant de mettre en avant le côté intemporel des textes classiques.

Le Mans (72) Librairie Doucet
La librairie a le plaisir de recevoir Delphine Bertholon pour la sortie de son troisième roman. « Grâce ».

Saint Florent-le-Vieil (49) Librairie Parchemins 
A l’occasion de l’exposition photographique présentée dans la librairie « Le Monde vu d’un boîtier, ou d’une chambre » de Laurent Girault-Conti, la librairie ParChemins invite les lecteurs pour une grande photo de famille devant la librairie. Il y a juste une condition, venir avec un livre « coup de cœur », en échange ParChemins offrira le livre « une saison en librairie » ou une rose. Samedi 28 avril journée, photo de groupe à 16h.

POITOU CHARENTES

Ruffec (16) Librairie au clair de Plume 
Marie-Christine Masset viendra dédicacer son dernier ouvrage "Une fleur jaune dans la montagne" (édition l'Harmattan novembre 2011). Il s'agit d'un roman qui décrit la vie d'un vieux berger. L'auteur a déjà publié 6 autres ouvrages dont la majorité sont des recueils de poésies.


RHÔNE-ALPES 


Aix les Bains (73) Librairie des Danaïdes 
La librairie propose le samedi 28 et le vendredi 27 une rencontre/dédicace avec l'auteur de BD Thomas Gilbert de 10h à 12h30 pour la sortie du 3ème tome de la série "Bjorn le Morphir". 


PROVENCE-ALPES-CÔTE-D’AZUR

Marseille (13) Librairie Galerie Imbernon 
La librairie reçoit René Frégni pour son dernier titre "La fiancée des corbeaux" chez Gallimard, 2011 qui a obtenu 1er Prix des lecteurs du Festival 2011 de Mouans-Sartoux. La causerie sera animée par Eric Broquère et en partenariat avec l’Association des habitants de l’Unité d’habitation de Le Corbusier, Marseille. 

Marseille (13) Librairie Maupetit 
Gilles Del Pappas viendra passer la journée à la librairie pour présenter ses  dernières publications: "Joyeux noël Constantin", "L'année de tous les Tanger" aux éditions Après la lune/Sodis et "Troublante incertitude" aux éditions Rivière blanche. Et enfin "Attila" et "Vies de Gustave" aux éditions Au-delà du raisonnable.

Gap (05) Librairie au coin des mots passants 
La librairie propose un débat autour de la hausse de la TVA et sur la loi de 1981. 

Gap (05) Librairie Davagnier
A l'occasion de la fête de la Librairie par les libraires indépendants et de la sortie du nouveau livre de Franck Pavloff  « L'homme à la carrure d'ours » aux éditions Albin Michel. La librairie Davagnier vous invite le samedi 28 Avril à 17 H à une rencontre-débat animée par Claudine Mathieu « Entre la noirceur et l'espérance, où se glisse le roman de Franck Pavloff ? » La rencontre sera suivie d'une séance de dédicace.

LANGUEDOC-ROUSSILLON 

Pont Saint Esprit (30) Librairie Le Chant de la Terre 
Le vendredi soir la librairie recevra Colette Lambrichs, éd. La Différence, qui a écrit un petit texte "Manifeste pour l'édition et la librairie indépendantes", elle viendra avec Claude Mineraud. 

                                 


Présentation de notre opération Un livre une rose en 1 minute 30!

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Pour écouter la chronique sur le site de France Inter :

http://www.franceinter.fr/emission-une-idee-pour-agir-un-livre-et-une-rose-pour-celebrer-la-librairie-independante


Ce samedi, 450 libraires participent à l’opération « Une saison en librairie », destinée à soutenir les enseignes indépendantes face à la concurrence toujours accrue des sites de vente en ligne.

À l’origine de cette initiative, une légende, celle de saint Georges terrassant le dragon. L’histoire raconte que du sang de la créature surgit un rosier et que sauvée des griffes du dragon, la princesse, en échange d’une rose, offrit un livre à saint Georges. Ce récit écrit par Jacques de Voragine a inspiré une fête catalane, la Sant Jordi, durant laquelle on offre un livre et une rose. En 1995, cette tradition est devenue événement mondial, quand l’Unesco a fait du 23 avril la « Journée mondiale du livre et du droit d’auteur », aujourd’hui célébrée dans 80 pays.

En France, les libraires indépendants ont voulu donner une dimension militante à cette manifestation, en rappelant les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Parmi elles, l’essor de l’achat par Internet. « Notre parti pris est de poser un acte de résistance face aux campagnes publicitaires omnipotentes qui encensent la révolution numérique, engendrent une confusion dans l’univers du livre et tentent d’écraser son génie artisanal », explique Marie-Rose Guarniéri, organisatrice de l’opération depuis 1998. Installée dans le 18e arrondissement, la libraire souhaite, par cette initiative, valoriser des lieux qui animent les villes, « ouvrir un dialogue avec le lecteur et faire découvrir un métier » qui, selon elle, dépasse l’acte de vente. « Une librairie est un lieu d’éternité où la mort n’existe pas, où Proust est aussi vivant qu’Emmanuel Carrère. »

Pour accompagner l’événement, qui aura lieu samedi, les 450 librairies partenaires – en France et en Belgique – offriront aux lecteurs un petit ouvrage, Une saison en librairie, une manière d’exprimer leur attachement au livre de papier quand l’œuvre littéraire tend, elle aussi, à se dématérialiser. Le recueil regroupe des extraits de chef-d’œuvre français, du Barrage contre le Pacifique, de Duras, à Voyage au bout de la nuit, de Céline. Une invitation à redécouvrir des textes dont l’éclat a dépassé les modes et les époques.

par ÉTIENNE BOUCHE

Présentation d'Une Saison en librairie dans le Figaro Littéraire

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http://www.lefigaro.fr/livres/2012/04/03/03005-20120403ARTFIG00769-un-livre-une-rose.php



LE POCHE DU JOUR. Tous les jours, Mohammed Aïssaoui du Figaro littéraire donne son avis sur un livre de poche publié récemment.


● Le Livre

Une saison en librairie est un petit ouvrage (petit format, 120 pages) composé d'extraits de grands livres écrits par de grands auteurs: En attendant Godot(Beckett), Un barrage contre le Pacifique (Marguerite Duras), La peau de chagrin(Balzac), L'étranger (Camus)… Ils sont douze comme les mois de l'année, et, bien sûr, Rimbaud, qui a inspiré le titre, ne pouvait pas manquer. Une saison en librairieest surtout une invitation à se rendre dans les librairies indépendantes. Il a été lancé à l'occasion de la Fête de la librairie, qui aura lieu partout en France et en Belgique, le samedi 28 avril. Cette date correspond aussi à Sant Jordi, qui est aussi la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur. 20.000 exemplaires ont été imprimés et seront offerts aux lecteurs des 450 librairies mobilisées. A chaque livre acheté, une rose est offerte ce jour-là.

● L'auteur

Les fondateurs de cette Fête de la librairie sont Marie-Rose Guarniéri, infatigable femme orchestre, créatrice de la Librairie des Abbesses, dans le XVIIIème arrondissement parisien. Autour de l'association Verbes qu'elle a créée, elle a réuni les éditions Actes Sud, Thierry Magnier, Flammarion, le CNL, et le conseil régional d'Ile-de-France, Livres Hebdo et Arctic Paper.

● L'avis du Figaro

C'est une superbe initiative qui met en avant le travail des libraires. «Nous désirons vous dire encore que le lieu de la librairie est unique dans les villes pour vivifier et vous faire parvenir la profusion de la création littéraire», affirme Marie-Rose Guarniéri.
Pour la petite histoire, la légende de Sant Jordi raconte que du sang du dragon terrassé par Saint Georges jaillit un rosier; pour le remercier, la princesse sauvée lui offrit un livre.
Une saison en librairie. Avec des illustrations de Gérard Lo Monaco. Association Verbes. 120 pages, gratuit.

14ème édition de la fête des libraires indépendants sur BFM TV

France 3 investit les librairies pour la Fête de la librairie par les libraires indépendants


Discours des lauréats du Prix Wepler Fondation La Poste

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 Eric Laurrent, Les Découvertes, éditions de Minuit,  2011


Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,

Je ne vous dissimulerai pas ma surprise, non d’être ici parmi vous ce soir, attendu que je suis un vieil habitué de la remise du prix Wepler-Fondation La Poste, cérémonie à laquelle je me flatte de m’être rendu chaque année depuis sa création il y a maintenant quatorze ans et où je me fusse, quoi qu’il en fût, trouvé de nouveau cette année, quand bien même mon nom ne serait point apparu parmi les heureux sélectionnés de sa promotion 2011, non seulement assuré d’y revoir quelques amis et connaissances, mais désireux par ma modeste présence de soutenir, fût-ce discrètement, une flûte de champagne à la main, une coquille d’huître dans l’autre, une conception exigeante de la littérature, somme toute peu éloignée de la mienne (ce qu’atteste, si besoin en était, la liste des anciens lauréats, laquelle compte nombre d’auteurs dont j’estime grandement le travail, à commencer par mes illustres camarades de publication Eric Chevillard et Laurent Mauvignier), mais de me trouver là, devant vous, seul ou presque sur cette estrade, à la croisée de tous les regards, en qualité de récipiendaire, n’ayant jamais, en vérité, visé ni même rêvé à quelque prix littéraire que ce soit, par indifférence aux honneurs et dédain pour toute distinction tout d’abord, par lucidité ensuite, conscient que je suis (et ce discours en offrira une nouvelle fois l’illustration) du caractère bien souvent rébarbatif de mon écriture précieuse et contournée, qui réclame sans doute au lecteur plus d’efforts qu’il n’est accoutumé à en fournir en règle générale et en a exaspéré, en exaspère et en exaspérera sans aucun doute encore plus d’un, et que, me disais-je tout au long de sa rédaction, rendrait davantage exaspérante, car plus saillante, le sujet très personnel, intime même, de l’ouvrage qui me vaut d’être devant vous ce soir, soit l’éducation plus sexuelle que sentimentale d’un jeune garçon qui emprunte beaucoup à mes traits, dont, sinon pour moi, qui ai pris grand plaisir à l’écrire, l’intérêt pour autrui m’échappait et continue de m’échapper encore, de sorte qu’il serait en définitive plus exact de parler de stupéfaction que de surprise pour qualifier l’état second qui est le mien tandis que je m’adresse à vous et du fond ouateux, embrumé, torpide mais pas désagréable duquel je voudrais nonobstant vous remercier de m’avoir écouté et, plus chaleureusement, exprimer à mesdames, mesdemoiselles et messieurs les jurés ma vive reconnaissance – et, plus que cela même, mon éternelle gratitude.

 Linda Lê, Cronos, Bourgois,2010

Je suis très émue de recevoir aujourd’hui le prix Wepler/ Fondation de la Poste, parce qu’il récompense un roman différent de ce que j’ai publié jusqu’à présent. Christian Bourgois me rappelait souvent qu’un livre doit susciter un sentiment d’intranquillité. En écrivant une fiction sur l’oppression, la violence et la corruption, mais aussi sur la résistance, j’avais conscience que je pouvais susciter un malaise. Mais j’espérais aussi que cette fable, porteuse d’interrogations sur notre monde actuel, la privation de libertés, les excès du pouvoir, trouverait un écho chez des lecteurs vigilants, prêts à saluer les levées de boucliers lorsque se mettent en marche les machines à écraser l’humanité, comme disait Simone Weil. Face aux formes insidieuses de la dictature, notre tâche est de rester en éveil, de défendre notre droit à la subversion. Dans ce combat, les mots sont de pauvres armes, mais les écrivains que j’admire, les maquisards de la littérature, ont de tout temps ferraillé pour se dresser contre la réaction. Je tiens à leur rendre hommage ici, car c’est en suivant leurs traces que j’ai imaginé une Antigone déterminée à sortir de son fatalisme et à engager une lutte pour ne plus courber l’échine et accepter l’innommable. Même dans nos sociétés dites démocratiques, notre chance réside dans notre incessante quête d’une voie pour l’insubordination. L’Antigone qui sommeille en nous n’attend pas d’être acculée pour se manifester au grand jour.
Je suis très reconnaissante au jury du prix Wepler/Fondation de la Poste d’avoir été sensible à cette tragédie d’une figure de la dissidence et de donner un retentissement à la parole d’une insurgée. Ma pensée ce soir va à mon père et à Christian Bourgois, qui auraient été, je crois, très heureux de ce prix. Je remercie Dominique Bourgois, qui m’a soutenue tout au long de l’écriture de Cronos. Je vous remercie tous d’être présents ce soir.


Lyonel trouillot, Yanvalou pour Charlie, Actes Sud, 2009



Merci au jury. Merci aux organisateurs du prix. Ce que j’ai pu lire et entendre du prix Wepler et des œuvres primées témoigne d’une passion rare pour la littérature. Je dirais de préférence « pour l’écriture ». Et je suis honoré et heureux d’une distinction résolument littéraire qui ne m’appartient d’ailleurs qu’en partie. Une grande partie allant à celles et ceux qui m’ont accompagné tout le long ou à des moments difficiles de ma modeste carrière d’écrivain. A Port-au-Prince un vieil ami avec qui j’aurais voulu partager cette récompense m’avait enseigné qu’il faut toujours dire merci. Permettez que je remercie des absentes, Sabine, Maïté, Manoa, Anne-Gaëlle, ces personnes qui, de très prés et parfois de trop loin, m’apportent l’affection dont on a besoin pour pouvoir, le temps d’une vie, prendre un peu de confiance en soi sans se prendre au sérieux, se poser à soi la question du sens de sa présence au monde et y répondre timidement en essayant d’être. Permettez qu’ensuite je remercie les éditions Actes Sud qui ont amené et accompagné mon travail ici en France, en particulier mon éditrice Marie-Catherine Vacher et mon attachée de presse Emanuèle Gaulier. Seul le formalisme des cérémonies fait que je les nomme ici, par leurs fonctions officielles. Merci à vous deux qui êtes devenues au fil de nos échanges amies de cœur et de littérature. Permettez que je remercie celles et ceux avec lesquels, depuis déjà de longues années (Pierre, Rolph, Michel, Evelyne, Jean…) j’essaye de comprendre et d’aimer le pays dans lequel je suis né, Haïti, où j’ai appris à détester ce que je déteste (les hiérarchies stupides et l’inégal répartition du droit au bonheur) et à aimer ce que j’aime (la libre rencontre entre les individus, le bonheur des corps et le juste partage). Si l’on accomplit seul le travail d’écriture, le regard sur le monde se développe par les inquiétudes et les réflexions partagées.  Je suis un vieux rêveur toujours en formation. Merci à mes vieux frères de combat. On peut trouver seul les mots, mais on ne répond pas seul à la question du sens. Ecrire, pour moi, c’est justement la tension, le déséquilibre entre cette éternelle question du sens et l’eternel travail de la forme. Dans Yanvalou pour Charlie , s’est posée à moi une question essentielle : au-delà de la beauté, peut-il exister une écriture juste ? Qui permettrait au texte, par son enjeu littéraire, c'est-à-dire par les questions qu’il pose à sa propre forme, de témoigner des enjeux du réel, du souhaitable et du condamnable, du vœux et de l’obstacle.

Je remercie enfin l’ensemble des écrivains haïtiens (ils sont nombreux) qui écrivent dans nos deux langues : le créole et le français. Ce que j’écris est en dialogue avec ce qu’eux font. C’est un vaste petit monde que la littérature haïtienne, et je souhaite aux lecteurs francophones de pouvoir le découvrir. Puisse ce prix attribué à Lyonel  Trouillot contribuer à ouvrir les yeux sur l’ensemble de la littérature haïtienne.

Merci encore au jury.


Richard Morgiève, Vertig, Denoël, 2005



                                                           Zéro

Mon chien s’appelait Wik mon chat Bijou mon grand-père Henri ma grand-mère Fleurine ma mère Andrée mon père Stéphane ils sont tous morts.


                                                           Un

Merci à Olivier Rubinstein il m’a accueilli chez Denoël me lit m’encourage et en plus me donne de l’argent.
Merci à Florence Robert mon dirty Harry mon éditrice mon analyste elle me gronde sévèrement travaille quotidiennement pour moi, sans elle je n’écrirais pas les livres que j’écris.
Merci à Nathalie Proth sans elle le lien ne se ferait pas avec les journalistes.


                                                           Zéro

J’ai cru que j’étais orphelin mais j’ai découvert que non j’étais l’enfant du langage.

                                  
                                                           Un

Merci à la Fondation la Poste en oubliant la dernière lettre elle m’a donné un livre.

                                  
                                                           Zéro

Cela fait vint-cinq ans que j’écris, la valeur n’attend pas le nombre des années mais les années mesurent l’engagement, l’amour.


                                                           Un

Merci à la brasserie Wepler les écrivains ont besoin de vin.


                                                           Zéro

Au fil des années j’ai compris que j’étais unique qu’il n’y avait qu’un Richard Morgiève au monde qu’il fallait que je sois unique, sincère.

                                                          


Un

Merci à Alice Massat elle me psychanalyse tous les jours me gronde au moins douze fois par semaine sans elle je ne serais pas celui que je suis devenu sans elle je n’aurais pas abordé certains sujets.

                                                           Zéro

En continuant de m’efforcer d’être libre et vrai j’ai compris qu’avoir de la culture ne voulait rien dire j’ai compris que c’était ma culture qui comptait. J’ai compris que l’art n’était jamais reconnu mais qu’il reconnaît mais ça je ne le dois à personne c’est pour moi.

                                              
                                                           Un

En filigrane des vœux de l’œuvre il me semble qu’il y a toujours le mot espoir. Je ne vide pas toujours mes poches mais au bout de 40 ans de Lavomatic l’espoir demeure résiste à tous les lavages et bien sûr au temps. Je remercie donc le jury du Prix Wepler Fondation La poste d’avoir déplié mon livre et su trouver mon espoir.

                                  
                                                           Zéro

Je remercie Marie-Rose Guarniéri pour son engagement sans elle rien ne serait possible. 


Marcel Moreau, Corpus scripti, Denoël, 2002
 
   Je vous avais concocté un petit hourrah de derrière les fagots. Vous avez dû le constater : hourrah est une exclamation qui se meurt, dans l’indifférence générale. Elle n’est pas la seule, parmi les sonorités nées des relations quasi incestueuses entre le souffle et la salve, à périr ou dépérir ainsi, atteintes par une maladie affectant leur musicalité même. La consommation abusive des décibels de merde, à notre époque, n’arrange pas les choses. Elle nous rend sourds à l’intime résonance de certains mots n’ayant que le tort de ne pas participer de la cacophonie ambiante et dont la mode décrète qu’ils ont fait leur temps. Ils n’ont d’autre choix que de disparaître, le plus souvent sans bruit, à la suite d’une longue insonorisation. Le cimetière lexical en est plein, de ces vocables de vieille souche artisanale et par surcroît propitiatoire, victimes d’une sorte d’eugénisme subtil, appliqué à leur élimination. J’ai dit « cimetière ». En fait, il s’agit plutôt de fosses communes. Leur silence, effrayant, nous donne la mesure de l’importance de la perte, pour l’ouïe, ou ce qu’il en reste, après occupation de l’acoustique par les poids lourds de l’onomatopée. Dois-je vous rappeler que hourrah nous vient des Cosaques, ce qui est quand même une garantie de tonitruance épique, dans le registre des époumonements exempts de slogans, et d’expectoration. Aujourd’hui, hourrah se voit évincé par bravo, youpie, chauffe Marcel, ou alors par ouaah, ouaaah. Si en ce moment, je m’écriai hourrah Pierre, Denis, Marie-Rose, Florence, Emmanuelle, Isabelle, hourrah Etc., nombreux seriez-vous à vous demander quelle mouche m’a piqué. Effectivement, j’aurais été piqué par une mouche d’origine cosaque, elle-même en voie d’extinction. Pour tout vous avouer, je m’adonne, du côté de mes fonds de gorge, à l’élevage de petits hourrahs, n’ayant plus de cosaque que le souvenir que j’ai de mes exultations infantiles à la vue d’une genou de nymphe, ou d’une tournure de phrase laissant deviner un peu de sa région pubienne, à travers une gaze transitoire, dans un livre déconseillé aux moins de seize ans. Mes petits hourrahs, eux, en guise de merci, se murmurent confidentiellement à l’oreille de ceux et de celles auxquels je me sens redevable de quelque ivresse profonde et durable. Ce soir, je vous remercie tous. Certes, je préférerais vous remercier chacun en particulier, mais il faudrait pour cela que mon élevage de petits hourrahs s’accrût du don d’ubiquité, ce qui n’est pas vraiment le cas. Car les temps ne sont pas durs que pour le pouvoir d’achat, ils le sont également pour les élans de reconnaissance et les superlatifs qui vont avec. Mon vocabulaire a beau être fourni, sur ce chapitre, il se trouve dans l’obligation de modérer ses dépenses en effusions. Les nécessiteux qui me lisent me comprendront. Pour ce qui est des nantis, dont le cœur ne bat que pour la Bourse et les dividendes, ils ne me lisent pas, ce qui leur évite de penser que leur misère morale est plus grande que la difficulté que j’éprouve à distribuer équitablement, en manière de gratitude, la richesse sensorielle que me vaut, par exemple, votre présence ici.
Le lexique est facétieux, il fait rimer parfaitement banque et saltimbanque. Cela ne donne pas pour autant au contenu de ces mots un air de famille. Heureusement me reste l’Amour qui, jusqu’à preuve du contraire, échappe à la paupérisation. J’entends l’amour des mots, évidemment, dont dépend si souvent que l’amour humain soit un pari osé sur l’absolu ou tout juste, hélas, une affaire de tombola. Aimer les mots, y compris les gueux, les sans-abri, les laissés-pour-compte, et davantage en possédé qu’en dilettante, c’est, j’en fais chaque jour l’expérience, maintenir en état d’inflammation signifiante la morsure charnelle du dépassement de soi, pour prix d’un essentiel à vivre. Longtemps, je fus correcteur. C’est un métier qui fit de moi l’obscur serviteur de cette cause humanitaire mal connue qui consiste à soulager de ses souffrances la population en haillons d’une prose privée de ses droits élémentaires au style et au chant. Cette forme d’amour des mots a eu probablement le mérite de me rappeler que les passions auxquelles sont en proie la plupart des individus se situent au-delà de la mécanique et de la chimie à quoi prétend les réduire le discours dominant. Car dès lors que les mots nous pénètrent par tous les pores comme autant de corps désirables écumant notre corps biologique en posture de concupiscence, c’en devient un langage galbé, frissonnant, sudoripare, sexué, ayant pour effet de multiplier en nous les zones érogènes et jusqu’aux occasions qui s’offrent à notre âme romantique de joindre la délicatesse de ses sentiments à l’impudeur des pulsions lascives. C’est alors que l’orgasme qui s’ensuit fait toujours un peu figure d’innovation, dans le domaine des quêtes d’éternité n’excédant pas quelques secondes.
Le corps écrivant, lui, est en quelque sorte un prolongateur de coups de foudre. En ce sens, on peut parler d’un rythme inexorable. Si j’ignore d’où il me vient ce rythme, je sais que là où il va et m’entraîne, il y a de l’inattendu et de l’inclassable dans l’air. Quelque chose d’océanique, disons une lame de fond, semble vouloir me libérer des ancrages de la dialectique et recommencer à ses roulis et tangage la navigation à vue du livre en train de se faire. Cela n’exclut pas le doute, bien au contraire, mais en l’occurrence le doute ne tient pas en place, il tressaute, il s’ébroue, il bondit. Donc, rien à voir, cette dynamique, avec ce que l’on appelle l’accélération de l’histoire, laquelle n’est jamais que le passage à la vitesse supérieure des forces de l’avoir, dans leur projet, funeste entre tous, de laisser loin derrière les forces de l’être. Il n’y a pire que cette accélération de l’histoire. À la cadence de ses faux progrès et idolâtries du profit pour seuls ressorts, elle précipite le crépuscule de toute civilisation qui aurait le mauvais goût de s’y conformer.
Quand ce corps n’écrit pas, il est la plus lourde des masses encombrantes et presque inamovibles, interdite d’allégresse. Au plus bas de sa rythmique, il voit tout en noir et le pessimisme que lui inspire l’évolution du monde semble alors participer de la langueur lugubre des spleens inconsolables. Par bonheur, il écrit beaucoup, à perdre haleine, et si possible dans le sillage d’une créature chérie dont la volte-face lui collera délicieusement à la peau. J’ai de la chance : mon écriture danse. N’exagérons rien, elle patauge en lévitation. De toute façon, mes mots dansent mieux que le corps démantibulé qui les écrit. Très peu pour eux, les accroupissements syntaxiques, et les affalements sous le fardeau d’une grammaire s’étant par trop gavée de sucreries. Quand je dis « danse », peut-être ne s’agit-il que d’un mouvement infatigable et oscillatoire de l’acte d’écrire, impulsé par le corps lui-même, à ce point possédé de mots que ses usures et disgrâces le sont aussi. D’où l’incapacité où je me trouve de répondre clairement à la question « comment va ta santé ? », puisque, pour le coup, j’ignore de quelle santé on me parle, si c’est celle, poussive, de mon vieillissement d’homme, ou si c’est celle, primesautière, de mes trépidations d’écrivain. Comme elle est étrange, cette écriture : elle n’est jamais plus intenable que lorsqu’elle devance d’une incarnation les symptômes avant-coureurs de ma chute finale. Ainsi, pas plus tard qu’hier, j’ai vu certains de mes mots, du moins les plus alertes d’entre eux, s’essayer au Sacre du printemps. C’était idiot de leur part : ils n’ont même pas le sens de la chorégraphie. De ce Sacre, ils ne réussiront qu’à jeter sur le papier le brouillon illisible, dans un grand enchevêtrement de suffixes et d’allitérations. C’était pétulant, mais à l’arraché, étant donné les ratures, les biffures, les repentirs. Autre genre : tous les jours, aux aurores, des phrases entières, hirsutes, insomniaques se font la courte échelle, dans mon demi-sommeil. La plus haute sonne fort. Elle m’annonce, entre tocsin et buccin, qu’il est temps que je me lève. Je me lève. Il est 5 h. Mes mots sont très très matinaux, ils n’aiment rient tant que poindre, poindre, poindre. Les entrailles du langage et celles du corps écrivant ont cela en commun qu’elles donnent de la poigne à la chose dite ou à dire, surtout à son contenu. Ce soir, la poigne a du cœur au ventre. L’émeut le fait que vous vous soyez déplacés si nombreux pour entendre et voir à quoi peut bien ressembler un déhanchement du sens des mots dans la vie organique d’un bipède comme les autres. Je ne suis pas loin de penser qu’en ce moment mes mots ont le feu aux articulations. Ce qui est sûr, c’est que leur enthousiasme a des fourmis dans les jambes, de grosses fourmis un tantinet cosaques, après tout, pourquoi pas ? Peut-être est-ce le même enthousiasme que le dictionnaire Furetière, en 1693, définissait ainsi : une fureur prophétique ou poétique, à quoi j’ajoute « affective ». Je vous dois, ce soir, d’éprouver cet enthousiasme à l’ancienne. Il ne se fera pas facilement oublier. Il se conjugue d’ores et déjà, en ce qui me concerne, au futur intérieur… Je vous salue bien et vous souhaite une belle nuit, étoilée d’écriture, pas la mienne, non, non, la vôtre, celle de tout votre être, jetant bas ses non-dits.
Marcel Moreau




 

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Nous sommes heureux de vous inviter à venir rencontrer :

                                    Michèle Halberstadt

à l'occasion de la parution de son roman :
Mon amie américaine
aux éditions Albin Michel
Le vendredi 7 mars 2014 à partir de 18h30

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La Librairie des Abbesses vous invite
Le vendredi 21 mars 2014 à partir de 18H30
à venir rencontrer :
Gabriel Garran

Pour la publication de son dernier livre

Géographie Française

Editions Flammarion

 
 




 

 

 

 


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Les rencontres du mois de juin à la librairie des Abbesses

Sonia Ezgulian dédicace son livre

Ma cuisine astucieuse, 108 recettes pour enchanter le quotidien

éditions de La Martinière
 
Samedi 7 juin, à partir de 16h
 
 Sonia vous fera également déguster sa cuisine astucieuse !

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SÉLECTION DU PRIX WEPLER-FONDATION LA POSTE 2014

Pour cette 17e édition du Prix Wepler-Fondation La Poste, nous récidivons dans notre action en pérennisant ce qui nous a différencié de bien d’autres prix : le renouvellement intégral du jury, sa mixité de lecteurs et de professionnels, son indépendance, son engagement et son exigence visionnaire qui explore sans limite aucune les territoires de la création romanesque, en prenant  le risque d’une langue neuve.
Nous tenterons encore cette année de mettre en valeur une diversité incomparable d’auteurs et d’éditeurs dont nous espérons contribuer à l’émergence dans l’histoire contemporaine de la littérature.
Douze auteurs nominés que nous encouragerons encore par un mécénat financier de 10 000 euros pour le Prix et 3 000 euros pour la mention spéciale grâce à la Fondation La Poste, la brasserie Wepler et la librairie des Abbesses.
Douze auteurs inclassables mais éblouissants, inaccessibles mais bouleversants…

D’ores et déjà vous pouvez noter la date de la remise du prix :

LE LUNDI 10 NOVEMBRE 2014 À LA BRASSERIE WEPLER

Et nous sommes fiers de vous présenter notre nouvelle sélection :

èThierry Beinstingel, Faux nègres, Fayard
èMarie-Claire Blais, Aux Jardins des Acacias, Seuil
èSophie Divry, La condition pavillonnaire, Noir sur Blanc/Notabilia
èÉlisabeth Filhol, Bois II, P.O. L
èJean-Hubert Gailliot, Le Soleil, Éditions de l’Olivier
èHedwige Jeanmart, Blanès, Gallimard
èLuba Jurgenson, Au lieu du péril, Verdier
èMathias Menegoz, Karpathia, P.O.L
èFiston Mwanza Mujila, Tram 83, Métaillé      
èSylvain Prudhomme, Les grands, L’Arbalète/Gallimard
èÉric Vuillard, Tristesse de la terre – Une histoire de Buffalo Bill Cody, Actes Sud

èCécile Wajsbrot, Totale éclipse, Christian Bourgois éditeur

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La librairie et les éditions Archimbaud/Riveneuve
sont heureux de vous inviter à rencontrer
David Wahl

à l'occasion de son livre  fabuleux :

Traité de la boule de cristal

Venez nombreux vous faire lire l'avenir le vendredi 3 octobre à partir de 18h30














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La soirée du Jeudi 9 octobreà partir de 20h30 :
La librairie des Abbesses, Le Louxor Palais du cinéma et les éditionsActes Sud, sont heureux de vous inviter pour une soirée exceptionnelle au cinéma Le Louxor autour de :


Richard Peduzzi

Pour la sortie de son livre :

Là-bas,c'est dehors


La soirée sera animé par Arnaud Laporte

La projection du film de Martin Scorsese :

« Raging Bull »

Précèdera une rencontre, dédicace autour de l'auteur.

Venez nombreux!



Le jeudi 23 octobre à partir 19h :


Nous vous invitons à rencontrer
Éric Reinhardt
qui vous fera une lecture de son dernier livre :

L'amour et les forêts

éditions Gallimard







































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Rencontres à la Librairie des Abbesses



Le samedi 15 novembre à partir 16h :


Nous vous invitons à rencontrer

Nadège Maruta

ancienne soliste de French Cancan au Moulin Rouge

Elle présentera son livre



L'incroyable histoire du Cancan
 
 




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l’école des loisirs et la librairie des Abbesses

sont heureux de vous inviter à rencontrer

Colas Gutman

 

à l’occasion de la sortie de

Joyeux Noël Chien Pourri !

le samedi 6 décembre à partir de 16h

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Nous sommes heureux de vous présenter le programme de nos prochaines rencontres  la Librairie des Abbesses mais aussi Hors les murs ! 


Le vendredi 20 février 2015 à partir de 18h30 :

Venez fêter la sortie du livre de

Thierry Magnier et Francis Jolly

Ma mère ne m'a jamais donne la main

Edition le Bec en l air, collection Collatéral
Cette rencontre sera assortie d'une lecture


Le vendredi 6 mars  partir de 18h30 :

Venez rencontrer et découvrir un grand mythe de la danse Rudolf Noureev grâce au magnifique livre de

Philippe Grimbert : Rudik, l'autre Noureev  

éditions Plon, collection Mirroir

Lemercredi 11 mars 2015 à partir de 20h :


Les éditions Naïve Livres et la Librairie des Abbesses ont le plaisir de vous inviter au

Cinéma Studio 28, 10 rue Tholoze Paris 18

Pour la sortir du roman graphique

Hannah Arendt

En présence de Beatrice Fontanel et Lindsay Grime, auteur et illustratrice de la bande dessinée

Le vendredi 3 avril 2015 à partir de 18h30 :

Nous avons la grande émotion et fierté de vous inviter a rencontrer


Marceline Loridan-Ivens

Pour son inoubliable témoignage

Et tu n'es pas revenu

éditions Grasset

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Voici un aperçu de notre magnifique rencontre avec Eveline Rapoport




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Le dimanche 26 avrilà l'occasion de la journée mondiale du livre et du droit d'auteur

nous vous invitons à venir célébrer

la San Jordi

en compagnie de

Bertrand Belin

pour fêter la sortie de son roman :

Requin

éditions P.O.L

et

Eric Reinhardt

autour de son livre :

L'amour et les forêts

éditions Gallimard


Ils vous offriront une performance inédite
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